Dès l'instant que le voile du temple s’est déchiré à la crucifixion de notre Seigneur Jésus Christ, nous avons eu tous ce privilège d’avoir accès au Saint des saints, qui était réservé à une élite.
Nous pouvons parler au Seigneur, nous pouvons le contempler, nous l’adorons sous la forme de l’Eucharistie, la présence réelle du Christ, mystère d’amour incommensurable.
Lorsque nous adorons, nous laissons tout de côté, nous laissons nos problèmes, nos projets, nos sujets de prière, nos inquiétudes, pour être dans la présence Divine, parce que qui mieux que Lui sait de quoi nous avons réellement besoin? Il nous invite juste à venir à Lui, à faire silence de tous les bruits intérieurs qui nous minent.
Pendant un long moment, tu vas peut être t’ennuyer, tu auras envie de passer à autre chose à ce moment là souviens toi de ceci : faisons un tour dans l’ancienne alliance avec Moïse au buisson ardent.
“L’ange de Dieu se manifesta à lui sous la forme d’une flamme de feu jaillissant du milieu d’un buisson. Moïse regarda : le buisson était embrasé mais ne se consumait pas" ( Exode 3,2).
Quand Moïse fut capable d’aller au-delà du désert, il se réveilla de sa routine et perçut quelque chose de différent dans un phénomène dont il avait souvent été témoin : le soleil incandescent qui met le feu aux brindilles sèches, aux feuilles mortes et même arrive à consumer furieusement les arbustes. Pourtant, cette fois l’incendie prenait un aspect qui dépassait les limites de l’entendement. Ce buisson-là brûlait mais ne se consumait pas. Dieu s’est révélé dans le buisson, il n’a pas fait de distinction selon les apparences extérieures, étant donné que tout fut créé par Lui et que tout est bon (cf. Gn1,31).
Dieu peut brûler dans le buisson de n’importe qui, même si apparemment il n’y a pas de matière première.
Voilà ce qui est merveilleux : dans ce qu’il y a de plus ordinaire, un buisson, il y a quelque chose d’extraordinaire, il ne se consume ni ne se détruit. Le feu semble seulement caresser le buisson. Il se promène avec fantaisie dans un arbuste sauvage, qui non seulement demeure intact, mais se transforme en source de lumière.
Dieu est ainsi : en éclairant il ne perd pas sa lumière, en se donnant il ne s’appauvrit pas, en réchauffant les autres il ne se refroidit pas. Bien que le bois soit fragile, comme celui du buisson, son feu ne s’éteint pas.
Quand Dieu embrase une créature, il ne la détruit pas, mais il l’illumine, et il l’a rend lumineuse sans l’anéantir.
Le Dieu qui est entrain de se révéler exige un respect absolu. Pour s’approcher de lui il faut avoir une claire conscience que l’on entre en territoire de sainteté et de transcendance; et pour être en harmonie avec lui il faut se déchausser pour marcher, ne pas lui imposer son propre pas mais se mouler au sien. Il s’agit du renoncement à son propre programme de vie pour s’ouvrir à une nouveauté inattendue.
D’autre part, se déchausser c’est montrer ses propres limites. Il ne s’agit pas de nier ses limites mais de les présenter devant le feu qui peut détruire les défauts ou à la lumière de sa splendeur pour leur trouver une place dans l’harmonie de la vie.
Lorsque tu entreras dans une église ou une chapelle pour faire l'adoration eucharistique ou si jamais par cette crise sanitaire qui prévaut tu es contraint de faire l'adoration en ligne, mets toi à l’esprit que tu es comme Moïse, tu viens à la rencontre de ton Dieu, celui qui brûle d’amour pour toi, celui qui veut juste ta présence , il désire t’embraser de tout son amour inconditionnel . Déchausse toi c’est à dire débarrasse toi de tout ce qui te bloque, n’aies pas honte de tes incapacités ou de tes limites. Fais juste confiance dans l’abandon alors tu verras qu’Il fera luire sa face sur ton visage, ton visage brillera de cette lumière d’amour, nul ne pourra supporter ton regard dans lequel se sera imprimé le regard du Christ ressuscité et victorieux.
( la partie colorée et en italique de cette exhortation est tirée du livre "Au-delà du désert" de Jose Prado Flores)
Comments