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L'âme converse avec Jésus par l'oraison

de R.P. Joseph Schrijvers, Le Divin ami


Pour imiter Jésus-Christ, l'âme doit le connaître. Elle doit étudier la vie et les exemples de son aimable Rédempteur, s'enthousiasmer pour sa divine personne. En effet, de l'admiration naît l'amour, l'imitation.

L'artiste qui veut reproduire un tableau le contemple sans cesse jusqu'à ce qu'il l'ait bien fixé dans sa mémoire.

Ainsi fait l'âme désireuse de reproduire Jésus dans sa vie. Elle médite, elle lit, elle écoute avec avidité tout ce qui est dit de Jésus dans les saints Evangiles et dans la vie des saints.

Elle le contemple longuement et avec amour dans ses différents mystères, dans son enfance, dans sa vie eucharistique, dans sa douloureuse passion.

En s'approchant de Dieu pour faire oraison, l'âme doit s'abimer, tout d'abord, dans son néant. Plus elle parvient à s'humilier sincèrement et paisiblement devant sa grandeur infinie, plus Dieu la regarde avec amour et s'approche d'elle avec empressement.

La vraie oraison consiste à s'unir à la volonté de Dieu par un ardent amour et à disposer l'âme à accepter et à exécuter son divin vouloir.

Toute oraison qui réalise ces conditions, fût-elle aride et remplie d'ennuis comme celle de Jésus au jardin des Oliviers , est excellente.

Celle qui n'atteint pas ce but, fût-elle accompagnée de consolation et même d'extases, est une oraison manquée.

Il faut , en outre, dans toute oraison, prêter l'oreille à la voix de Dieu, faire silence, au moins parfois, inviter le Maître à parler et à instruire.

Jésus est si bon et si ami des hommes que, si on l'écoutait humblement, il ne pourrait manquer de se communiquer.

Comme l'oraison se ferait bien si Jésus prenait l'initiative ! Il faut l'inviter, le presser de le faire, lui redire souvent : "Seigneur, enseigne-moi à prier".

L'exercice de 'l'oraison qu'elle soit infuse ou non est entrecoupé ordinairement d'époques d'aridité , de ténèbres, de tentations.

L'âme ne se laisse pas guider par le sentiment, persévère tranquillement dans ses efforts, même quand elle n'en aperçoit aucun résultat. La volonté, par cet exercice, acquiert une singulière énergie et elle donne à Dieu la preuve la plus sincère de son amour.

Il faut donc s'obstiner dans ces difficiles circonstances , à consacrer à l'oraison , la même durée et s'unir à Jésus-Christ au jardin des Oliviers.

Celle qui est fidèle dans les distractions, les aridités et les peines intérieures a surmonté une des plus grosses difficultés de la vie spirituelle.



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