C’est une pratique qui est enseignée dans les écoles de prière. Elle consiste à se détendre, à oublier ce qui se passe à l’extérieur et descendre en soi. On peut imaginer quelques marches que l’on descend lentement pour atteindre une certaine profondeur de soi, à l’intérieur de notre âme. Arrivés là, on peut imaginer une grotte comme celle de Lourdes ou une chapelle que nous construirons à notre goût, avec des vitraux ou comme une chapelle romane. Il faut que nous nous sentions bien dans l’intimité et le repos. Ensuite nous formons, soit que nous l’inventions, soit que nous choisissions dans notre mémoire le tableau, la statue, l’icône qui représente pour nous le mieux la Vierge. Et nous demeurons là. Il n’est pas rare que dans cette méditation l’image s’anime ou que nous recevions une parole. Ensuite nous pourrons descendre dans cet oratoire intérieur chaque fois que nous le voudrons. Se faire une image de Marie ! Voilà qui n’est pas simple. Nous avons le choix parmi de nombreux tableaux et de nombreuses statues, mais elles sont loin de la réalité. Prenez une ‘Miss Univers’ et multipliez sa beauté par mille et vous n’obtiendrez pas la beauté de Marie, car sa beauté est pure de toute sensualité (qui est un critère contemporain de beauté), elle est simple et sublime, surnaturelle car elle lui vient du Saint-Esprit. Quand on a montré à Bernadette de Lourdes des images et des statues, aucune ne trouvait grâce à ses yeux. Celle qui avait un petit quelque chose de ressemblant était l’icône de Vladimir, sans doute à cause de son si beau regard. Un jour le Père Emiliano Tardif nous raconta qu’il avait préparé la fiancée de Julio Iglesias au baptême. C’était évidemment une femme d’une grande beauté. Il lui dit : « Tu as de très beaux yeux, mais les yeux de la Vierge sont tellement plus beaux ! » Quand des « voyants » contemporains essayent de décrire la belle Dame de l’apparition, ils baissent vite les bras en disant… « non elle n’est pas comme ça ». C’est en général une jeune fille entre quatorze et seize ans, de petite taille, ses traits sont très mobiles et traduisent parfaitement ce qu’elle dit. Vous pouvez prendre une jeune et jolie juive ou une arabe. Mais elle apparaît en s’adaptant à la culture. Les Vierges flamandes sont très différentes des Vierges espagnoles. Murillo, qui a peint les plus belles « Immaculée Conception », trouvait ses modèles dans le peuple andalous, l’inspiration faisait le reste. Car ce n’est pas seulement une personne physique en chair et en os qui apparaît, mais un être lumineux. Et c’est avec les yeux de notre esprit qu’il nous faut concevoir cette image pleine de grâce. En sentant que le regard du Père est sur elle, qu’elle est remplie de l’Esprit-Saint et qu’elle porte la présence de Jésus.
Nous insistons sur le fait qu’elle est la Vivante, qu’est est bien vivante et qu’elle ne saurait se réduire à une image, même la plus belle qui soit. Aux voyants, elle fait des câlins, elle se laisse toucher, elle donne des bisous et se laisse embrasser. Elle n’est pas une vision, mais une apparition, elle touche et embrasse les objets bénis qu’on lui tend.
Extrait de L'UNION MYSTIQUE A MARIE, STEPHANE DIBY
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